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Coronavirus. Un jeune infirmier angevin sur le « front » dans un hôpital parisien.

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Protocoles fastidieux, mains bousillées, solidarité. Un jeune infirmier angevin de 24 ans, comme tant d’autres, est sur le “front” parisien parmi ces hôpitaux où la tension est palpable, en première ligne face au Covid. Rencontre.

D. est un jeune homme de 24 ans, diplômé depuis deux ans de l’IFSI au CHU d’Angers. Pour l’expérience, il souhaitait s’exiler vers le Sud mais Paris lui tend les bras, il intègre cet hôpital Parisien de l’AP-HP, un de ceux dont on site actuellement le nom tous les jours dans les journaux. Depuis 1 an et 8 mois, D. navigue entre les services, pneumologie, gastro, cardio… et enfin depuis un mois COVID.

En pleine épidémie, il est au contact des patients tous les jours. “Je n’ai pas décidé de m’engager, je suis infirmier, donc c’est mon métier.” Il prend néanmoins toutes les mesures nécessaires pour aller au front” nous sommes assez bien équipés, blouse, gants masques FFP2, mais nous devons faire attention sur les stocks qui s’amenuisent comme pour les surblouses actuellement”.

Pour autant, il ne semble pas avoir la boule au ventre en allant au contact de ses patients atteints du virus “Le COVID est une maladie contagieuse qui nécessite un isolement du patient, comme il y en a beaucoup d’autres, comme la tuberculose, la grippe, c’est aussi un patient qui est isolé. Il n’y a pas plus d’appréhension que d’habitude pour ma part. Dans nos services, des gens plus âgés sont plus inquiets de venir travailler, par exemple les personnes qui ont des familles et des enfants. Ce qui n’est pas mon cas, mais je les comprends, ils se mettent en danger et ils peuvent aussi mettre en danger la santé de leurs proches quand ils rentrent chez eux le soir. Je suis peut être jeune mais globalement la maladie touche plutôt des personnes âgées, mais rien n’est impossible. Personne n’est invincible, je fais tout de même attention et je prends des précautions et des règles d’hygiène.”

La solitude et l’isolement des patients atteint du COVID dans leur chambre d’hôpital, c’est une situation qu’il côtoie chaque jour “Les patients ne peuvent recevoir de famille, ni de visites, ne voient quasiment personne de leur journée, mis à part les soignants avec une présence minimale pour éviter une contamination, c’est une situation qui peut paraître assez pesante chez certains patients, quand vous êtes hospitalisés durant deux semaines”.

Il est jeune mais n’en n’oublie pas moins ses convictions, être au plus près de ses patients pour les soigner, mais il faut des moyens et du temps pour cela “ Je ne vous cache rien, nous demandons depuis longtemps plus de moyens et de personnel dans nos hôpitaux, on nous demande de faire autant qu’avant mais avec de moins en moins de personnels et moins en moins de moyens et on se retrouve à faire le travail que l’on faisait par exemple à 2 ou 3 personnes, à l’heure d’aujourd’hui avec de moins en moins de matériel, ce qui n’est pas possible sur la durée car on s’épuise aussi…”. Espérons qu’il soit entendu.

D. sait d’où il vient et après avoir vécu une expérience dans la capitale, sa ville lui manque “J’ai fait, je pense le tour de la question, en étant polyvalent et en intégrant divers services ponctuellement, j’ai besoin de stabilité à présent et je réfléchis à revenir sur Angers, car ce sont mes racines, ma famille et on y a une meilleure qualité de vie qu’à Paris.”

Il y réfléchira sans doute un peu plus après avoir passé cet épisode du COVID qui laissera certainement des traces chez certains.

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