Citoyenneté
A Angers, les bars et les restaurants vivent le début de leur déconfinement
Ce matin, ils étaient nombreux à installer leurs tables dans les rues d’Angers. Mardi 2 juin, les bars et les restaurants peuvent enfin rouvrir leurs commerces après de longues semaines de fermeture, entraînant parfois des difficultés financières. C’est donc avec de nombreuses règles d’hygiènes que ces commerces ont recommencé à servir café et bières à des premiers clients heureux de retrouver les terrasses.
Le déconfinement ne s’est effectué pour eux qu’à partir de ce mardi 2 juin. En effet les bars et les restaurants, lieux de contamination jugés à risque par le gouvernement, n’ont pas connu leur réouverture le 11 mai. Alors que la vie commençait petit à petit à reprendre son cours, ces commerces, si appréciés en France et à Angers, peuvent enfin reprendre leurs activités. Une bonne nouvelle partagée par les restaurateurs et les habitants d’Angers « c’est bien que cela reprenne, ça remet de la vie dans la ville » confient deux amis, déjà installés sur une des nombreuses terrasses de la ville. « J’attendais ça depuis le début » partage un autre « Selon moi, ils auraient pu avoir le droit de rouvrir dès le 11 mai. Les distances de sécurité sont bien respectées et les groupes ne se mélangent pas. »
Bien qu’ils pensent y retourner à un rythme similaire à celui d’avant le confinement, ils demeurent cependant prudents et conscients des mesures à respecter et comptent bien les appliquer. Comme partout dorénavant, le masque sera obligatoire à l’intérieur des locaux, et du gel hydroalcoolique sera mis à disposition pour les clients. D’autres règles plus spécifiques à ces secteurs ont également été imposées, comme un écartement d’au moins 1 mètre entre chaque table.
Pour Francky, gérant du Gainzbar, ces mesures obligatoires ont eu des conséquences importantes. « Il va y avoir un impact sur les employés. On a dû réduire, et passer de 4 à 2 salariés. Toutes les distanciations de table vont énormément nous impacter » déplore-t-il. Un problème qui vient s’ajouter à l’important impact financier de la crise sur son établissement. Malgré tout, le patron comprend la décision du gouvernement de ne pas vouloir tout rouvrir d’un coup après un confinement si dur.
Décision que partage Mani Saeidi, à la tête du Bar du Centre « On comprend leur décision, il fallait être patient. Il faut juste espérer que maintenant, tout cela est derrière nous. »Après avoir été fermé depuis 2 mois, il avoue avoir connu des grosses pertes, mais reste serein « Ce sont deux mois et demi entre parenthèse mais ce n’est pas grave. Si ça repart, c’est bon. » Actuellement, Mani Saeidi est en contact avec la mairie pour un éventuel agrandissement de sa terrasse le soir sur les commerces adjacents « On aimerait avoir le même nombre de tables qu’avant » explique-t-il. De manière indépendante, le bar a mis en place une carte de boissons disponible à travers un QR code proposé sur chaque table. Ainsi, il se veut d’éviter au maximum la présence de cartes papiers, pouvant transmettre le virus. Le gérant conclut en rappelant l’importance des bars dans les villes « Les gens se sont rendus compte que les bars et les restos étaient hyper importants dans une ville. Dans les rues commerçantes, il n’y a pas grand monde en ce moment. Même les commerces voisins avaient hâte de nous voir rouvrir ». De manière assez logique, la réouverture des bars entrainera une fréquentation plus importante des rues d’Angers. Un constat donc également bénéfique pour tout les types de commerces.
Mais les restaurants aussi sont de retour dans les villes. Mickael dirige l’établissement de restauration rapide le Lézard Vert et reconnait avoir été relativement chanceux. De part sa possibilité de faire de la vente à emporter, il a recommencé à travailler le 11 mai et a probablement été moins touché que certains. De plus, il estime avoir un autre avantage par rapport aux bars : « On a une clientèle familiale ce qui est différent de la fréquentation d’un bar le soir. Ce sera donc moins compliqué pour nous de faire de la rigueur. » A partir d’aujourd’hui, le restaurant sera ouvert tout l’été, dans une période où il réalise habituellement son plus gros chiffre d’affaire de l’année « L’objectif va être de montrer que l’on est présent, que les clients aient envie de venir et de conserver nos salariés. » partage le chef des lieux. Il prévoit tout de même une forte baisse de la fréquentation des touristes étrangers, habituellement nombreux durant l’été.
Pour ces trois patrons une chose est certaine : le maximum sera mis en œuvre pour éviter une deuxième vague de contamination.
Anatole Lecouffe