Jean-Michel BLANQUER en déplacement à Angers pour une première évaluation du dédoublement des classes de CP et CE1 en éducation prioritaire

Le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel BLANQUER, s’est rendu ce matin dans le Maine-et-Loire pour faire le point sur le dispositif de dédoublement des classes en école primaire. Il s’est rendu à l’école Voltaire, à Angers, pour s’entretenir avec les enseignants.

Le dédoublement des classes de CP a commencé en septembre 2017 et a bénéficié à 60 000 élèves durant l’année scolaire 2017-2018. Cette mesure s’est inscrite dans la priorité donnée à l’école primaire par le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel BLANQUER. De fait, 100% des élèves doivent maîtriser les enseignements fondamentaux à la sortie de l’école primaire, à savoir lire, écrire, compter et respecter autrui (les principes fondateurs de l’École de la Confiance). Les objectifs du dédoublement des classes de CP et CE1 étaient aussi d’améliorer le climat scolaire dans les classes, les conditions de travail des professeurs, et personnaliser la pédagogie des enseignants.

En France, plus de 20 % des élèves ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux à la fin de l’école primaire. Ces difficultés étant principalement remarquées auprès des élèves en situation de fragilité sociale, culturelle, et économique. « Une seule solution pour améliorer ces difficultés : faire baisser de manière importante le nombre d’élèves par classe dans les quartiers prioritaires, en pratiquant un enseignement explicite, progressif et davantage personnalisé », explique Jean-Michel BLANQUER. Entre la rentrée 2017 et 2018, 250.000 élèves de CP et CE1 ont bénéficié de la mesure de dédoublement des classes, soit 5.400 classes concernées. Les enseignants ont donc désormais des classes de 12 élèves. La mesure s’est traduite par la création de 10.800 classes de CP et de CE1 à 12 élèves. Pour la rentrée 2019, ce dispositif bénéficiera à 300 000 élèves. « Ils peuvent donc prétendre à avoir un langage aussi riche que les autres enfants, avec un espace de travail et parole facilité » complète le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. « Les élèves rentrent plus facilement dans l’usage de la lecture, avec un gain de temps et une meilleure autonomie des élèves » explique Natacha MARI, directrice de l’École Voltaire à Angers.

12.000 habitants vivent au sein du quartier Monplaisir à Angers, dont 30% sous le seuil de pauvreté. Un quartier prioritaire cible pour pouvoir établir un nouveau bilan du dispositif engagé par Jean-Michel BLANQUER, à l’échelle nationale. Pour rappel, la ville d’Angers vient de décrocher le label cité éducative. Le maire Christophe BÉCHU s’est engagé à construire un 3ème groupe scolaire sur le quartier de Monplaisir afin de pouvoir continuer à développer le dédoublement de classes primaires. Le ministre a d’ailleurs précisé qu’il voulait généraliser son dispositif au sein des classes de grandes sections très prochainement pour créer un ensemble cohérent pour les élèves des quartiers défavorisés. « D’ici 2022, nous allons mettre en place des classes de 24 élèves en grande section tout en recréant la mixité sociale ».

Pour autant, la réforme du dédoublement des classes ne fait pas l’unanimité. Les membres de la FNEC FP FO 49 ont été reçus ce matin à la préfecture pour faire état des problèmes présents pour les enseignants, notamment sur leurs conditions de travail « de plus en plus difficile, sans aucune augmentation de salaire depuis plus de 10 ans ».