Social-citoyenneté

L’association Le Refuge venant en aide aux jeunes LGBT a inauguré sa 19ème antenne ce matin à Angers

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© Crédit photo Valentin HERMOUET – A partir du 1er octobre, une trentaine de places seront ouvertes sur Angers pour accueillir des jeunes réfugiés LGBT.

Ce matin a été inauguré à Angers, avenue Montaigne, la 19ème délégation du Refuge en France. L’association, protégeant les jeunes réfugiés victimes de violences homophobes ou transphobes, doit héberger un premier jeune d’ici la fin du mois. Pour autant, la politique menée par Le Refuge ne fait pas l’unanimité, à l’image de l’association angevine Quazar, opposée aux méthodes hégémoniques du droit d’asile par le Refuge. Décryptage.

La question des violences endurées par les jeunes réfugiés homosexuels et trans n’est pas nouvelle dans notre société. Plusieurs associations existent pour tenter d’aider ces jeunes pour faciliter leur développement personnel. L’association Le Refuge existe depuis 2003 et accompagne des jeunes âgés de 18 à 25 ans qui se retrouvent exclus de leurs pays d’origine à cause de leur orientation sexuelle. 18 délégations du Refuge existent dans toute la France sur 63 départements (métropole + outre-mer). Ce matin s’est ouverte la 19ème délégation, avenue Montaigne, à Angers. Elle proposera un hébergement, un accompagnement social et psychologique et une réinsertion socio-professionnelle aux jeunes victimes. Dès mardi prochain, une trentaine de places seront ouvertes à Angers pour l’accueil de réfugiés LGBT (lesbian, gay, bi et trans). « On veut créer un havre de paix pour ces jeunes » explique Frédéric Gal, directeur général du Refuge. Un premier jeune sera hébergé à la fin du mois à Angers. L’association Le Refuge est également à la recherche de 6 appartements à louer sur Angers.

Un sujet qui suscite débat et controverse entre Le Refuge et le centre LGBT d’Angers Quazar

8 jeunes ont contacté le Refuge à Angers par téléphone depuis le début de l’année. Pour autant, le centre LGBT d’Angers Quazar ne voit pas d’un si bon œil les méthodes employées par le Refuge. Tout a commencé lorsque ce dernier a fait la demande par amendement, en avril 2018, d’être reconnue comme une association d’utilité publique. « Ce nouvel amendement a été perçu comme une ambition hégémonique du droit d’asile par le Refuge » explique Bernard Moreau, porte-parole de l’association Quazar, référent sur les droits d’asile. Quazar compte 113 adhérents et vient de fêter ses 26 ans. « Nous sommes, d’une part, opposés à l’hébergement spécifique LGBT que l’on considère comme un danger. Les jeunes réfugiés sont invités à un coming-out forcé, les exposant au regard de la société » complète Bernard Moreau. « Nous sommes pour l’inclusion des personnes LGBT dans notre société, sans les enfermer dans un ghetto comme le propose Le Refuge ». Nicolas Noguier, président de l’association Le Refuge, a condamné les propos de Bernard Moreau. « Nous n’avons pas la prétention de vouloir avoir le plein pouvoir sur les jeunes réfugiés victimes de violences homophobes et transophobes. Nous sommes d’ailleurs prêts au dialogue avec l’association Quazar » explique-t-il. « Nous avons demandé d’être reconnue d’utilité publique pour montrer que notre projet est solide et éviter la multiplication d’association pour des cas particuliers, mais nous ne fermons en aucun cas le dialogue ». « Dans l’avenir, nous aimerions bien travailler main dans la main avec toutes les associations qui luttent pour les droits des jeunes réfugiés LGBT » conclut Nicolas Noguier, Président du Refuge. Bernard Moreau, porte-parole de l’association Quazar, estime pourtant qu’il faut respecter l’intimité des jeunes, sans les cloisonner dans un centre d’accueil.

© Crédit photo Valentin LE GUILLOUX – L’association angevine Quazar qui lutte pour le droit de reconnaissance des jeunes réfugiés LGBT condamne les ambitions hégémoniques de la gestion du droit d’asile par l’association Le Refuge.

Retour en images sur le discours inaugural, ce matin, à Angers.

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