Angers
Mathieu Renault, artiste plasticien expose au Bar Théâtre Le Quai jusqu’au 24 novembre
Il arrache et travaille les affiches lacérées depuis cinq ans. Il ne s’agit pas de collages, compositions de papiers collés, mais bien de creuser en aveugle dans l’épaisseur de ce qui s’est accumulé dans la rue, sur les murs, à la recherche de ce qui est caché, du sens qu’on découvre par accident ou déjà mis à vif dans la rue par un passant: « le besoin d’arracher ses peaux à la ville relève de la même impulsion que celle qui nous fait ramasser et garder au creux de la main le plus beau galet de notre promenade le long de la mer ».
L’arrachage est une tentative de décryptage esthétique du palimpseste d’une société, de cette réécriture quotidienne que se propose un ensemble d’individus en mouvement et qui est d’une nécessité absolue s’ils souhaitent rester en mouvement. L’arrachage et le lacérage d’affiches doivent permettre de lire à travers ces accumulations d’écrits, de symboles, de sens et de couleurs. Les accidents, les trous et les déchirures constituent l’alphabet urbain et poétique nécessaire. Arracher, inventer et conserver ces mues d’une ville et de ses passants revient à leur offrir une mémoire de ce qu’ils sont.
« En mêlant la concrétion sociale et physique de l’accumulation d’affiches à mes propres sujets et personnages, entre les lignes intimes de chacune de ces figures, à travers les strates aléatoires de papier, je procède à une identification de ce que nous sommes ou imaginons être, en quête de ce qui pourrait être une identité secrète, poétique et collective ».
Expo au Bar Théâtre Le Quai jusqu’au 24 novembre